LA VÉRITÉ CACHÉE SUR L'ESCLAVAGE :

L'HISTOIRE GÊNANTE DE LA TRAITE NÉGRIÈRE ET DE L'ESCLAVAGE DANS LE MONDE :

Le mot esclave vient du mot Esclavon ou Slave parce qu'au début du Moyen-Âge, les Vénitiens vendaient en grand nombre des païens de Slavonie ou d'Europe orientale aux arabes, lesquels faisaient une grande consommation d'esclaves blancs tout autant que de noirs.
L'esclavage est une pratique observée depuis les civilisations antiques.
Celles de Mésopotamie, d'Inde et de Chine employaient des esclaves soit à des tâches domestiques, soit à de grands travaux de construction ou d'agriculture.
Les Égyptiens utilisaient des foules d'esclaves pour construire leurs palais et monuments royaux.
Dans la Grèce antique, les esclaves, nombreux, varient au rythme des guerres et des besoins en main d’œuvre.
L’historien Raymond Descat affirme qu’au IVème siècle avant notre ère, Athènes comptait près de 250 000 esclaves, soit un habitant sur deux.

Au XVIème siècle, la colonisation du Nouveau Monde a suscité de nouveaux besoins de main-d'oeuvre.
Ne trouvant plus assez de ressources chez les amérindiens et du vieux continent, les Européens ont fait venir des esclaves d'Afrique, où ils n'avaient guère de peine à trouver des vendeurs (marchands arabes ou roitelets noirs).

Aux Temps modernes (XVII et XVIIIème siècles), le développement de la traite atlantique a conduit à assimiler les esclaves aux noirs d'Afrique et suscité en Occident le développement du racisme et du mythe de la supériorité de la race blanche.
Les gouvernements ont choisi d'encadrer l'esclavage pour en limiter les abus, faute de pouvoir l'interdire.
C'est ainsi que le fils du grand Colbert, ministre de Louis XIV, édicta en mars 1685 un texte réglementaire plus tard appelé 'Code Noir'.

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Chacun devait laisser partir libres son esclave et sa servante hébreux
et ne plus contraindre à l'esclavage un Juif, un de ses frères.
Tous les chefs et tout le peuple qui avaient accepté l'alliance furent attentifs
à LAISSER PARTIR LIBRES chacun son esclave et sa servante et à ne plus les contraindre à l'esclavage.
Ils tinrent parole et les renvoyèrent, mais ensuite ils changèrent d'avis :
ils reprirent les esclaves et les servantes qu'ils avaient affranchis et les forcèrent à redevenir esclaves et servantes.
Bible Jérémie 34 verset 9 à 11


Après la seconde Guerre mondiale, l'influence des idées démocratiques a conduit à son abolition dans l'ensemble des États.
Les derniers pays à l'abolir officiellement ont été deux pays arabo-musulmans : l'Arabie Saoudite en 1962 et la Mauritanie en... 1980.
Il n'empêche que l'on assiste en ce début du XXIème siècle à un retour de l'esclavage dans de vastes parties du monde, en particulier en Afrique noire depuis la vague de décolonisation des années 1960, mais aussi dans certains pays arabo-musulmans comme en Libye, dans le sous-continent indien, le Moyen-Orient, dans certaines régions chinoises et même en Europe.

Le Coran, entérine l'existence de l'esclavage tout comme d'ailleurs les textes bibliques.
Notons que le premier muezzin (chargé de lancer l'appel à la prière) désigné pour l'appel à la prière est un esclave noir du nom de Bilal, originaire d'Éthiopie.

Très tôt, du fait de la rapidité même de leurs conquêtes, les arabes vont se heurter à une pénurie d'esclaves.
Comme ils ne peuvent asservir les populations des pays soumis à leur loi, ils se voient dans l'obligation d'importer en nombre croissant des esclaves des pays tiers.
L'esclavage devient rapidement l'un des piliers de l'économie de l'empire Abasside de Bagdad du fait de très nombreuses prises de guerre et de l'avènement d'une très riche bourgeoisie urbaine.
Les harems du calife et des notables de Bagdad se remplissent de Circassiennes.
Il s'agit de femmes originaires du Caucase et réputées pour leur beauté ; ces belles esclaves ont continué jusqu'au XXème siècle d'alimenter les harems orientaux en concurrence avec les beautés noires originaires d'Éthiopie.

  • La traite orientale, à destination du monde arabo-musulman : 17 millions de personnes
  • La traite intra-africaine : 14 millions de personnes, dont une partie revendue à des européens ou des arabes
  • La traite occidentale (ou atlantique) : 11 millions de personnes, dont l'essentiel à partir de la fin du XVIIème siècle

  • Traite atlantique : 11,7 millions
  • Traite transsaharienne : 7,4 millions
  • Traite orientale : 4,28 millions

Pour les tâches domestiques et les travaux des ateliers et des champs, les sujets du calife recourent à d'innombrables esclaves en provenance des pays slaves, de l'Europe méditerranéenne et surtout d'Afrique noire. Ces esclaves sont en général castrés et maltraités.
La traite arabe a commencé en 652, soit 20 ans après la mort de Mohamed, lorsque le général arabe Abdallah Ben Saïd a imposé aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an.
La convention, très formelle, s'est traduite par un traité entre l'émir et le roi de Nubie Khalidurat.
Ce trafic n'a cessé dès lors de s'amplifier - Les musulmans à peau claire de la frange sahélienne (Fellata, Touaregs, Toubous...) ont multiplié les attaques contre les villages des Bantous de la forêt et enlevé les meilleurs éléments pour les vendre aux habitants de l'empire Ottoman ou du Maroc.


En Afrique, dans toute la frange sahélienne au sud du Sahara (Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan), de sanglantes tensions perdurent entre les descendants d'esclaves et leurs anciens propriétaires, généralement des nomades musulmans à peau claire.
Dans les années 1990, les commerçants mauritaniens du Sénégal ont été ainsi victimes de violences meurtrières de la part d'émeutiers noirs qui les ressentaient comme liés aux anciens trafiquants d'esclaves...

Les Français s’installent au XVIIIème siècle, dans l’ancienne colonie hollandaise de Maurice et baptisent Ile de France cette escale qui facilite et protège la route de leurs bateaux vers l'Inde.
L’adaptation du Code Noir à l'usage des Mascareignes, en 1723, favorise l’arrivée de milliers d’esclaves provenant en majorité de l’île de Madagascar et de l'Afrique orientale.
L’île cultive le café et les plantes à épices, exploite le bois puis se lance, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, dans la culture lucrative de la canne à sucre, grande consommatrice de main d’œuvre. La population de l’île passe d’un millier d’habitants en 1735, à 20 000, en 1767, dont 15 000 esclaves.
En 1796, lorsqu'arrive l’expédition du gouvernement français porteuse du décret d’abolition de l’esclavage de 1794, les commissaires du gouvernement sont contraints de rembarquer et le système esclavagiste est maintenu.

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Adorez Dieu et ne Lui donnez aucun associé.
AGISSEZ AVEC BONTÉ ENVERS père et mère, les proches,
les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur,
et les ESCLAVES en votre possession, car Dieu n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant.
Coran sourate 4 verset 36


A l'Ile-de-France (Île Maurice) on appelait 'Mozambiques' les esclaves noirs d’Afrique pour les distinguer des Malgaches, des Indiens ou encore des créoles nés sur l’île.
Mais en réalité, les Noirs transportés depuis la côte orientale de l’Afrique pour devenir esclaves à l’Île-de-France pouvaient provenir de n’importe quelle ethnie d’Afrique orientale.

En 1786, nus et allongés au fond d’une pirogue, baignant dans un fond d’eau sale et recouverts par une natte tissée, une quinzaine d’hommes et de femmes naviguent depuis trois lunes à l’intérieur des terres. Depuis leur enlèvement par des Africains dans leur village d’origine de la baie du Biafra, ils ont déjà été vendus plusieurs fois.
D’autres captifs leur ont appris qu’ils allaient être livrés à des hommes blancs, puis embarqués à bord d’un immense bateau.

Voilà le navire négrier ; les captifs sont libérés de leurs liens et ils grimpent sur le pont par une échelle de cordes.
Les hommes sont envoyés à l’avant du navire, les femmes, elles, sont poussées vers le pont inférieur.
L’odeur est insoutenable : mélange de transpiration, d’excréments, de vomi et de putréfaction. Il faudra s’y faire.
Dans 1 à 2 mois, s’ils survivent aux privations, à la torture, aux maladies et à la folie qu’engendre la promiscuité, ils débarqueront de l’autre côté de l’Atlantique.
Leur destin ? Trimer au rythme du fouet et sous l’œil d un maître impitoyable !

Comme ces hommes et ces femmes, entre 11 et 12,7 millions d’Africains ont été arrachés à leurs terres entre le XVème et le XIXème siècle pour être déportés grandes puissances européennes – Portugal, Espagne, Angleterre, Hollande et France.
Sur cette période, notre pays a déporté de 1,6 à 2 millions de noirs africains vers les Antilles (dont la Martinique, la Guadeloupe et sur tout la partie française de Saint-Domingue, devenue Haïti, et surnommée alors 'la perle de l’empire'), mais aussi vers la Louisiane, la Guyane, l’île Bourbon (île de la Réunion) ou encore l’île de France (île Maurice).
Des travaux comme ceux d’Henry Queneuil (De la traite des Noirs et de l’esclavage, 1907) estimaient à environ 80 millions le nombre d’Africains vendus hors du continent comme esclave

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Il n’appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n’est par erreur.
Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il AFFRANCHISSE alors un esclave croyant
et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n’y renonce par charité.
Mais si le tué appartenait à un peuple ennemi à vous et qu’il soit croyant, qu’on affranchisse alors un esclave croyant.
S’il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu’on verse alors à sa famille le prix du sang et qu’on affranchisse un esclave croyant.
Coran sourate 4 verset 92


Mais ce n’était pas la première fois qu’une nation réduisait en esclavage un peuple qu’elle jugeait inférieur.
Dès 650, et jusqu’en 1920, des chefs africains ont lancé des razzias pour se procurer des captifs chez leurs rivaux.
Cette traite, interne à l’Afrique, a fait 14 millions de victimes au total.
Sur la même période, les négriers arabes ont également raflé des esclaves noirs, qu’ils envoyaient dans les palais, les harems ou les armées d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient ou d’Asie.
Le bilan de la branche orientale de cet odieux trafic d’êtres humains s’élève aussi à 14 millions de victimes.

Sous l’impulsion de Richelieu, puis de Louis XIV, les français s’installent dans la Caraïbe dès la première partie du XVIIème siècle, quelque 150 ans après la découverte du Nouveau Monde.
Pour le pouvoir royal, la région est d’abord une base pour attaquer les colonies de l’Espagne, sa grande rivale commerciale.
Le roi Louis XIV souhaite aussi développer la culture du tabac, cette nouvelle plante exotique dont les Européens raffolent : il pousse donc ses sujets à s’engager aux Antilles.
En échange de leur billet pour la traversée de l’Atlantique, les français engagés – des misérables qui n’ont rien à perdre – se mettent au service d’un maître, français lui aussi, pendant 3 ans. Les premiers esclaves, blancs, le sont en quelque sorte à durée déterminée.

"Ces engagés ont joué un grand rôle dans le défrichement des étendues naturelles, l’établissement des plantations, ainsi que dans le transfert des compétences techniques et manufacturières de l’Europe vers l’Amérique" : analyse Frédéric Régent dans La Fronce et ses esclaves.
"L’économie de plantation fut ainsi originellement fondée sur la servitude blanche."
A partir de 1670, la monarchie change de stratégie : elle veut développer la production de sucre, très rentable, mais qui nécessite une main-d’œuvre plus importante que le tabac.
Problème : les blancs ne veulent plus trimer comme des serfs (un serf n'est pas libre de sa personne et est lié corps et biens à son seigneur). Il faut trouver une nouvelle filière de recrutement, et vite ! La solution viendra d’Afrique, un continent où les marchands d’esclaves locaux sévissent depuis le VIIème siècle.

libre exploitation sous-dévelopement Antilles

La mortalité est énorme : jusqu’à 1/4 des personnes enlevées meurent avant que le navire ne quitte le continent.
Pour les survivants, la traversée de l’Atlantique en direction des Antilles est un calvaire : on compte environ 300 personnes par bateau, la place disponible se réduisant à moins d’ 1 m2 par esclave.
A bord, la violence casse les âmes. L’un des récits les plus anciens, daté de la fin du XVIIIème siècle, a été écrit par Olaudah Equiano, un garçon de 10 ans enlevé au Biafra (dans l’actuel Nigéria).
Les blancs, rapporte-t-il : "agissaient, ainsi que je le pensais, d’une manière […] sauvage ; je n’avais jamais vu de tels cas de cruauté barbare chez un peuple."
Après la Révolution Française, les damnés des Antilles se prennent à rêver de liberté.
La révolte la plus spectaculaire a lieu à Saint-Domingue.
Le dimanche 14 août 1791, les commandeurs et cochers d’une centaine d’habitations de l’île se réunissent sur la plantation Lenormand de Mézy et jurent de libérer la colonie.
La nuit du 22 au 23 août 1791, le coup d’envoi est donné.

En quelques jours, la colonie est ravagée par le feu. L’insurrection, menée par l'afro-caribéen François-Dominique Toussaint-Louverture, qui durera 13 ans.
Mythique, c’est la plus grande – et seule – révolte d’esclaves victorieuse de l’Histoire !
Elle aboutit le 1er janvier 1804 à l’indépendance d’Haïti.

L’esclavage à Maurice est aboli le 1er février 1835, mais les planteurs continueront de faire venir des Indes britanniques des coolies (travailleurs d'origine asiatique) qui travailleront dans des conditions proches de celles des esclaves noirs.
Pendant l'esclavage, diverses formes de tortures furent perpétrées indépendamment du sexe et l'âge.
Le plus horribles concernent les enfants noirs, et dans la mémoire des africains des États-Unis, elles renvoient à l'époque où ils étaient utilisés comme appât pour les alligators en Floride.

Zanzibar Indes britanniques africains île de La Réunion

Ceux de vos esclaves qui cherchent un CONTRAT D’AFFRANCHISSEMENT,
concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux ; et donnez-leur des biens de Dieu qu’Il vous a accordés.
Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente,
ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes.
Si on les y contraint, Dieu leur accorde après qu’elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde.
Coran sourate24 verset 33


Au XIXème siècle sur l'Île de la Réunion, au cycle du café succède celui de la canne à sucre, tout autant demandeuse de main d'œuvre.
A partir de ce moment l’île va littéralement se construire autour de la canne à sucre. A travers celle-ci se forme une identité créole faite des différentes origines ethniques.

En effet la minorité des propriétaires terriens blancs cherche à diversifier les lieux de provenance des esclaves afin de prévenir toute tentative de révolte à partir d'un noyau ethnique important.
Cette diversité permet aux autorités coloniales de jouer sur la division selon le fameux adage diviser pour mieux régner.
Ces différences culturelles et ethniques ne permettent alors pas une réelle unité, une conscience commune du monde esclave.
Il y a pourtant des révoltes : celle de 1799, à Sainte Rose, où onze inculpés sont condamnés à mort, celle de 1811 à St Leu où la répression est extrêmement brutale, car il faut décourager toute nouvelle initiative.

Dans son dernier ouvrage 'Le sanglot de l’Homme noir', Mabanckou assume un ton volontiers provocateur : "Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signe d’identité..."
La traite des Noirs est une honte pour l’humanité. Un crime contre l’humanité. Qu’elle soit le fait des Européens, via l’Atlantique.
Ou des arabes, via le Sahara ou Zanzibar.

"Pourtant, il serait inexact d’affirmer que le blanc capturait tout seul le noir pour le réduire en esclavage. La part de responsabilité des noirs dans la traite négrière reste un tabou parmi les Africains, qui refusent d’ordinaire de se regarder dans un miroir" : assure Alain Mabanckou. "Faut-il sans cesse nier que pendant ce trafic les esclaves noirs étaient rassemblés puis conduits vers les côtes par d’autres noirs ou par des arabes ?"

L’écrivain congolais, qui vit entre la France et les États-Unis, où il est professeur, n’est pas le premier à pointer du doigt la responsabilité africaine dans l’horreur de la traite.

Alors, nous dénonçons que la traite négrière européenne fut un véritable génocide !
Et l'esclavage négrier Outre-Atlantique, un véritable crime contre l'humanité !
En ces jours de commémoration à la fois du 150ème anniversaire de l'abolition française du 27 avril 1848, et du 50ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, nous disons qu'il est plus que grand temps pour l'homme d'opérer une reconnaissance de son histoire afin de ne plus jamais tolérer ceci dans un monde de liberté, d'égalité et de fraternité !