GENOCIDE : LEUR CRIME, ÊTRE MUSULMAN :

L'ILLUSION DES DROITS DE L'HOMME DANS UN MONDE OLIGARCHIQUE :

Un génocide sous silence médiatique de la presse mainstream.
Il s'agit d'un nettoyage ethnique, les soldats de l'armée de Myanmar tuaient des gens, leur tiraient dessus, massacraient des enfants, violaient des femmes, brûlaient et pillaient des maisons, obligeant ces gens à traverser la rivière pour gagner le Bangladesh.

John McKissick, directeur du Haut Commissariat des Nations pour les réfugiés (U.N.H.C.R.) dans la ville bangladaise frontalière de Cox's Bazar (sud), a estimé sur la B.B.C. que ces actes s'apparentaient à un nettoyage ethnique.
Depuis un mois, la situation se dégrade dans l'Arakan. Les témoignages de réfugiés sont de plus en plus précis, concordants et accablants.
Ainsi, l'armée birmane pousserait des milliers de Rohingyas musulmans à fuir vers le Bangladesh.

Dans l'Arakan, des centaines de milliers de personnes dépendent de rations alimentaires distribuées habituellement par les Nations unies et les ONG.
Elles ne les reçoivent plus depuis plusieurs mois et des milliers d'enfants souffrent de malnutrition risquent de mourir...
Le gouvernement birman et l'armée empêchent les personnels humanitaires d'accéder librement à l'Etat de l'Arakan.

Ouïghours Xianjiang Rohingyas John McKissick

Les autorités birmanes prétendent que maisons et villages ont été incendiés par la population rohingya elle-même, ou par les rebelles.
Une thèse impossible à étayer ou démentir puisque le gouvernement birman a fermé ses portes aux observateurs extérieurs.
Lors d'un précédent épisode de violence, en 2016, le gouvernement birman avait déjà imputé les incendies de maisons aux Rohingyas eux-mêmes.
Mais une enquête de Human Rights Watch avait montré que les villages prenaient feu à mesure de l'avancée des forces militaires.

Les survivants évoquent des victimes décapitées, y compris des enfants. "Les soldats ont arrêté un groupe d'hommes rohingyas, les ont réunis dans une hutte en bambou et y ont mis le feu" : ont raconté plusieurs rescapés.
Les survivants font aussi état de décapitations et de gorges tranchées.
Que fait la communauté musulmane plus exactement les dirigeants des pays musulmans ?

Eric Schwartz de Refugees International a décrit ces événements dans une interview avec la radio publique américaine (NPR) comme "l’un des plus grands crimes de mémoire récente – des abus massifs, des relocalisations forcées de centaines de milliers de personnes en quelques semaines."
Couplé avec de nombreux rapports de viols collectifs, de meurtres purs et simples et d’incendies massifs de villages, les Rohingyas sont laissés sans défense face à des atrocités innommables.
Pire encore, un accord récent entre le Myanmar et le Bangladesh a été conclu pour rapatrier un grand nombre de ces réfugiés, sans aucune garantie pour leur sécurité.

massacre génocide réfugié

Le fait est pour beaucoup de par le monde, surtout dans le monde musulman, et plus encore dans l'Asie musulmane, il ne fait aucun doute que ce que les Rohingyas vivent est un génocide.
Si certains états tentent de disqualifier cette approche, et agissent comme si ce drame humain était secondaire, ils ne feront que confirmer ce qu'un certain nombre pensent dans le monde musulman : en clair, l'Occident et les grandes puissances laissent la Birmanie traiter les Rohingyas ainsi parce qu'ils sont musulmans... On voudrait nourrir le djihadisme et l'idée d'un choc des civilisations qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Or un tel sentiment pourrait avoir un impact politique et sécuritaire non négligeable au moins en Asie du Sud-Est et en Asie du Sud... Un danger pour la stabilité asiatique, mais aussi pour les intérêts occidentaux qui s'y trouvent.

le travail de spécialistes universitaires reconnus, comme Daniel Feierstein, président de l'Association Internationale des Universitaires spécialisés dans les études des génocides.
Dans son livre Le génocide comme pratique sociale, paru en 2013 dans sa version française, il met en avant six étapes du processus de génocide.
Car c'est en effet un processus, qui passe par :

  1. - Stigmatisation/déshumanisation de la population ciblée
  2. - Harcèlement et violence contre le groupe ciblé
  3. - Ségrégation du reste de la population
  4. - Suite aux précédents points, affaiblissement systématique du groupe ciblé
  5. - Annihilation/massacre de masse
  6. - Après l'éradication physique, l'éradication de la mémoire même du groupe ciblé dans l'Histoire collective

Eric Schwartz Daniel Feierstein camps FEMA persécutions


Le pouvoir birman a déjà fait passer les Rohingyas par les quatre premiers stades.
On voit une accélération du processus ces dernières années, mais cette politique birmane s'est construite dans le temps.
Et en fait, bien des réactions birmanes, qui ne réagissent pas aux exactions vécues par les Rohingyas, considèrant qu'il s'agit de propagande (comme Aung San Suu Kyi), montre que le 6ème stade est en cours, au moins.
On peut considérer que la dernière crise, par sa violence, se rapproche du 5ème stade : au moins plusieurs centaines de Rohingyas ont été tués ces deux derniers mois, y compris des enfants en bas âge. Si les chiffres ne sont pas (pour l'instant) plus importants, c'est parce que le Bangladesh a accueilli cette population martyre.

Alfred Erkin Falun Gong turcophone Ouzbeks

Les meurtres, emprisonnements, disparitions forcées, tortures, viols, esclavage sexuel et autres formes de violence sexuelle, persécutions et asservissements font partie des crimes contre l'humanité commis dans les États de Kachin, Shan et Rakhine.
Dans ce dernier État qui a vu fuir plus de 700 000 membres de la minorité musulmane rohingya depuis un an, des éléments d’extermination et de déportation ont également été relevés.

Les camps d'internement sont avant tout des lieux de sanction et de torture, pas d'apprentissage. Des informations persistantes font état de coups, de privation de nourriture et de détention à l'isolement." : a affirmé l'ONG Amnesty International dans un rapport publié en octobre 2018. Des chercheurs travaillant pour les activistes du Mouvement national d'éveil du Turkestan oriental (East Turkistan National Awakening Movement) ont récemment établi la carte de 500 camps, dont 182 camps de concentration suspectés.

D'autres documents révélés cette semaine par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) détaillent les règlements draconiens régissant la vie des camps. Les détenus y sont qualifiés d'étudiants devant obtenir leur diplôme. Est notamment instauré un système de points pour évaluer la transformation idéologique des détenus, leur respect de la discipline et leur ardeur à l'étude.

musulmans birmans East Turkistan National Awakening Movement Chine

Les directives chinoises décrivent avec précision comment les gardiens doivent gérer la vie quotidienne des détenus. "Les portes des dortoirs, des couloirs et des étages doivent être fermées à double tour immédiatement après avoir été ouvertes et refermées." : détaillent les auteurs. Un document spécifie que les internés doivent être constamment sous surveillance, y compris lorsqu'ils se rendent aux toilettes, afin de prévenir tout risque d'évasion : "Une vidéosurveillance complète doit être établie dans les dortoirs et les salles de classe, sans angles morts, de façon à ce que les gardiens puissent exercer leur surveillance en temps réel, enregistrer les choses dans le détail et rapporter immédiatement tout événement suspect."
Les gardiens n'ont pas le droit d'entretenir des relations amicales avec les internés afin d'éviter tout risque d'entente secrète, selon les directives. Les détenus n'ont pas le droit d'entrer en contact avec le monde extérieur.

Pour Marie Lamensch, coordonnatrice de l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne, les documents publiés ce week-end "prouvent qu’il y a une intention d’enfermer tous ces gens pour détruire leur culture, et que des ordres sont donnés spécifiquement à cette fin.""
En d’autres mots, l’incarcération systématique des Ouïghours n’est ni fortuite ni accidentelle, mais s’inscrit dans le cadre d’une politique qui répond à tout le moins à la définition de génocide culturel, selon Marie Lamensch.

Le cas échéant, ajoute-t-elle, ces documents pourraient aussi servir de preuves devant la justice.
"Les faits ne font plus de doute, il y a plus de 1 million de personnes incarcérées, des villes et des villages entiers ont été vidés de leurs habitants, on parle de torture, de viol, de lavage de cerveau. : dit Kayum Masimov.

Marie Lamensch Kayum Masimov Droit de l'Homme chinois

Une gare de triage, un convoi à l’arrêt, des centaines de prisonniers, la tête rasée de frais, un bandeau sur les yeux, les mains liées derrière le dos, assis à terre sous la surveillance étroite d’hommes armés, avant de s’éloigner en rang par deux, tête baissée, tenus chacun par un gardien. Une vidéo de 1.45, mise en ligne sur YouTube la semaine dernière, confirme que des déplacements massifs de détenus ont été effectués dans le plus grand secret au Xinjiang, en Chine.